Le Chi Nei Tsang ou comment se regarder le nombril avec plus de considération !
Le Chi Nei Tsang enseigne l’individu à mieux se connaître et se combine idéalement avec une démarche générale de travail sur soi. Il permet de revenir dans son ressenti, son corps et surtout dans l’instant présent. C’est une aide profonde au recentrage et à la digestion émotionnelle. Mais encore faut-il, à sa juste mesure, savoir se regarder le nombril…
Toutes les tensions du corps se reflètent dans le nombril
Plus sérieusement, nous devrions mieux considérer notre nombril, c’est là où la vie commence !
Il est la source vitale où s’est formée chaque cellule de notre corps, la racine de tous nos tissus et fascias (eux-mêmes traversés par les différents méridiens) à laquelle tout notre corps est relié. Un nombril tendu traduit des tensions corporelles.
Le nombril nous relie profondément à la vie, il conserve et redistribue toute l’énergie vitale, depuis notre conception !
Définition et origine du Chi Nei Tsang
Chi : (prâna chez les indous) énergie source de vie – intelligence originelle – information – transformation
Le Chi palpite en chaque atome, transforme et informe en suivant la logique de l’intelligence de la vie.
Nei Tsang : viscères – organes internes (deuxième cerveau)
Le Chi Nei Tsang est un Chi-kung appliqué (art de canaliser en conscience le Chi). Il est pratiqué depuis des millénaires dans des ermitages taoïstes. Cette technique étant considérée par les moines comme l’une des facettes de leurs pratiques initiatiques, permet d’entretenir une bonne santé en maintenant un niveau d’énergie élevé.
Le sens de cette approche holistique est de se reconnecter avec toutes les dimensions de l’être, le sens et l’origine de la vie, en en digérant les mémoires.
Le Chi Nei Tsang travaille à partir de ce centre originel, le nombril, derrière lequel se cache notre moteur, le deuxième cerveau, en nous invitant à respirer profondément dans les moindres recoins cachés de notre « corps-miroir ». Il invite ainsi à la conscientisation par le toucher et la respiration, et au réajustement de nos organes internes, permettant à l’énergie de retrouver une circulation libre et harmonieuse.
Cette pratique permet de développer la conscience de soi, de retrouver une respiration profonde, fluide et globale. Elle favorise par là-même la libération des charges mémorielles accumulées sous forme de tensions.
Reconnaître pour digérer
Cette thérapie ultra-douce s’adresse aux personnes désirant se réconcilier avec leurs corps et ce qui l’habite sous forme de tensions.Nous disons souvent « il faut tourner la page », « il faut oublier », « il faut positiver ». Mais, étouffer ou minimiser le ressenti ne permet pas de digérer nos charges mémorielles. C’est comme cacher ce qui nous dérange au fond du placard ! Et nous verrouillons notre placard bien rempli sous forme de tensions tissulaires plus ou moins inconfortable pour éviter la souffrance morale …
Ces mémoires occultées entretiennent notre inconscient, c’est pourquoi, par résonnance, la vie nous amène parfois à quelques dérangement salutaire ! Cependant, une démarche volontaire et ouverte de travail sur soi génère moins de souffrance car elle est mieux assumée, moins subit et accompagnée dans un climat de non-jugement !
Ainsi, tout événement ou émotion non digérés sont comme des empreintes s’exprimant sous forme de tensions refoulées s’inscrivant dans notre mémoire corporelle, attendant l’opportunité d’être pleinement entendus (comme on prendrait un enfant dans les bras pour entendre ses peurs et ses pleurs …) pour être digérées.
Ce cheminement nécessite le dépassement de l’auto-jugement, de la honte et la culpabilité : de fait, l’attention bienveillante permet aux mémoires réprimées et parfois sur ou sous-estimées d’être libérées du poids du déni. Nous pourrons ainsi réellement apprendre de notre vécu et tirer l’enseignement que la vie nous adresse.
Pour se faire, il est nécessaire de visiter notre corps et notre respiration. Celle-ci, souvent saccadée ou coupée, reflète parfaitement notre état d’être, ainsi que notre relation à la vie.
Le deuxième cerveau
A l’intérieur de notre ventre, les ramifications nerveuses sont très nombreuses, c’est pourquoi nous parlons de deuxième cerveau. Nous parlons aussi fréquemment de « sentiments viscéraux », car celui-ci répond fortement aux émotions et aux états d’âme. Mais, à l’opposé, il peut aussi les influencer: Les 200 000 000 de neurones et les centaines de milliard de bactéries qui l’habitent, influencent nos humeurs et notre personnalité, et réciproquement !
Les intestins et le cerveau étant comme une autoroute à deux voies, l’un communiquant avec l’autre par les mêmes informateurs chimiques.
Tel un miroir, nos cerveaux réfléchissent l’un pour l’autre, en interaction permanente, tout se réfléchit dans notre univers intérieur.
La respiration
Si la respiration est essentielle, elle est directement liée à la façon dont nous nous sentons.
Notre manière de respirer influe profondément sur notre état d’être, mais les tensions inconscientes du deuxième cerveau perturbent directement notre manière de respirer.
Là où nous évitons de respirer, nous anesthésions notre ressenti afin d’éluder ce qui nous dérange pour nous protéger. Là où nous entravons notre ressenti se cache probablement des tensions, douleurs ou charges émotionnelles que nous n’avons eu l’opportunité de digérer. Nous nous dérobons ainsi à notre vraie nature !
C’est ainsi que la respiration aura un impact direct sur notre état d’être général, mais elle peut aussi, le cas échéant, amener à un état de conscience légèrement modifiée.
Le simple fait de respirer plus « ouvertement », avec plus de régularité, de souplesse et d’amplitude, ralenti le cœur, diminue les hormones du stress et calme l’activité cognitive. Elle permet d’être plus présent dans son corps et à son état d’être. Elle nous ouvre la voie du dépassement du besoin absolu de rationalité pour nous ré-ouvrir à la spontanéité.
La respiration est au centre de toute thérapie de gestion du stress, mais aussi énergétique, psycho-corporelle, somato-émotionnelle, et de toutes pratiques méditatives…
Le toucher dans le Chi Nei Tsang
Toucher, c’est communiquer ; c’est atteindre les endroits qui ont été privés de conscience.
C’est un toucher dont l’art est d’accompagner l’individu à s’entendre lui-même. Celui-ci, très doux, à la fois profond et subtil agit naturellement sur la respiration et la mobilité de tous les tissus conjonctifs qui se libèrent ainsi progressivement, tout en relançant la circulation énergétique générale. Nous ne faisons aucun touchers intrusifs car le ventre et la respiration se libère progressivement et tranquillement.
Il travaillera ainsi en douceur et naturellement sur la structure viscérale et sur le positionnement des organes internes pour un fonctionnement optimal, c’est une aide aux problèmes posturaux qui résultent des tensions et déséquilibres viscéraux.
Mais le Chi Nei Tsang ne cherche pas à réparer ni à traiter des symptômes, mais à apporter une profonde qualité d’écoute qui aide le receveur à entrer en contact avec lui-même, permettant, au fil des séances, d’améliorer l’équilibre et l’écosystème du fonctionnement individuel.
Par ailleurs, derrière chaque fonction corporelle (et la tension en est une) il y a un sens. Il ne s’agit pas ici de faire taire par la force l’expression d’un dérangement ou d’une souffrance (exemples : malaises, symptômes, etc.), mais de lui donner l’opportunité de libérer le sens de son expression.
Le toucher soutient, mais aussi relationne avec la mémoire corporelle …
La digestion émotionnelle
Digérer, c’est faire le tri ! Certaines émotions paraissent indigestes et notre corps fait ce qu’il peut pour les digérer sans avoir à trop les ressentir. Notre respiration se coupe en partie et notre armure se renforce… Tous nos systèmes en pâtissent. C’est la somatisation !
La stimulation, l’écoute et le toucher réveilleront au fil des séances les mémoires « entreposées » sous forme de tensions qui se révèleront de différentes manières : décharges du système nerveux de toutes sortes, rêves, larmes, etc. Laissez faire !… La digestion se fera en acceptant d’accueillir pleinement ce qui se manifeste, sans interprétation ni auto-jugement ! Mais tout se fait au rythme de chacun, dans la limite de ce qu’il est prêt à « digérer », en fonction de sa maturité, son énergie, et de son système de soutien.
De fait, le Chi Nei Tsang aide à devenir plus conscient de sa qualité de vie émotionnelle.
L’accompagnement autour du chi nei tsang
L’esprit du Chi Nei Tsang est l’accueil de soi, et non « l’écueil »
Accueillir, c’est s’ouvrir à tout ce qui nous habite sans interprétation analytique ni auto-jugement.
Ce qui veut dire aussi, laisser émerger les éventuelles « charges » contre lesquelles nous luttons, en toute humilité, pour ne plus « se faire la guerre ». C’est développer une meilleure présence à soi pour incarner sa vie avec plus d’ouverture, d’ancrage et de bienveillance.
Il ne peut y avoir profondément de lâcher-prise sans accueillir (et non se soumettre à…) ce qui nous dérange.
C’est accueillir ses forces et ses failles au-delà de l’image de soi. C’est aussi accepter que nous faisons de notre mieux dans la limite de ce que nous pensons être nos seules ressources…
Défrichons notre jardin intérieur, pour laisser la place à l’être, vers l’écologie de soi…